03/11 | 17:51 | mis à jour à 18:37 | Anne Feitz
Clap de fin pour la Comareg, éditeur de « Paru Vendu », et ses 1.650 salariés
Sans surprise, le tribunal de commerce de Lyon a prononcé ce jeudi la liquidation de la filiale de presse gratuite d'annonces du groupe Hersant Média, occasionnant le plus gros plan social de l'année en France. Triste fin pour une société créé en 1968, qui était en 2007 le fleuron d'Hersant Media.
Pas de coup de théâtre surprise pour les 1.650 salariés de Comareg et sa filiale d'impression Hebdoprint. Comme annoncé en début de semaine, le tribunal de commerce de Lyon a prononcé jeudi la liquidation des deux sociétés, filiales de presse gratuite d'annonces du groupe Hersant Média (GHM). Cette liquidation, qui occasionne le plus gros plan social de l'année en France, est à effet immédiat, et sera menée par le mandataire judiciaire lyonnais Bruno Walczak. Les administrateurs judiciaires Bruno Sapin et Laurence Lessertois se donnent toutefois une période de quinze jours pour tenter de trouver des repreneurs partiels pour de petites publications isolées. « Peut-être trois ou quatre », avance Bruno Sapin. Le président du tribunal de commerce a remercié les salariés et leur a souhaité bonne chance, selon l'AFP présente sur place. « Nous sommes abattus et dégoûtés. Nous avons été abandonnés », témoigne une salariée aux « Echos ». Environ 350 personnes étaient venus de toute la France pour manifester et exprimer leur colère dans les rues de Lyon.
La Comareg était pourtant il n'y a pas si longtemps le fleuron du groupe GHM. Créée en 1968 à Grenoble par Paul Dini, l'éditeur de journaux gratuits avait depuis changé plusieurs fois de mains. Vendu à Avenir Havas Media en 1988, il était passé sous le contrôle de la Socpresse en 2002, lorsque Vivendi, qui avait entre temps racheté Havas, a souhaité vendre son pôle presse. La Socpresse, fondée par Robert Hersant, l'a ensuite cédé dès 2003 à France Antilles, la société de Philippe Hersant (fils du papivore) rebaptisée depuis GHM. France Antilles édite alors des quotidiens en Outre-Mer et surtout est propriétaire de 30 % du gratuit de petites annonces « Paru Vendu ». Ce dernier, fondé en 2000 par Michel Moulin (ex-dirigeant de la Comareg dans les années 1990), fait alors un carton, sur le concept d'une distribution en boites aux lettres dans des bassins de consommation bien ciblés.
Difficile virage sur le net
Rapprochée de « Paru Vendu », la Comareg alors en difficultés, se redresse rapidement : en 2007, elle réalise 389 millions d'euros de chiffre d'affaires et 34 millions de résultat d'exploitation. Mais le groupe rate la migration des petites annonces sur Internet, et ne parvient pas à maintenir ses recettes. Michel Moulin, dont Philippe Hersant a racheté les parts et qui a quitté la Comareg à l'été 2008, est sévère. « La direction de l'époque a baissé la qualité du papier, coupé les tirages sans le dire aux clients, cessé de distribuer dans les boites aux lettres au profit des présentoirs : c'est ça qui a tué la Comareg ! », dit-il. De fait, le chiffre d'affaires a chuté à 227 millions d'euros l'an dernier, et à 150 millions estimés cette année (2,9 millions d'euros par semaine), malgré le plan de redressement mis en place au printemps.
Les salariés avaient déjà payé un lourd tribut à cette déconfiture : de 3.000 personnes avant 2008, l 'effectif était tombé à 2.500 l 'an dernier, puis à 1.650 après un nouveau plan social cette année. Tous se retrouveront sur le carreau dans deux semaines, sauf quelques privilégiés dont les publications, rentables localement, pourraient être reprises. Michel Moulin, qui avait regardé le dossier dans l'éventualité d'une reprise, avait jeté l'éponge fin octobre. « Il fallait payer de lourdes charges immédiatement : c'était impossible », affirme-t-il. GHM avait indiqué vendredi dernier n'avoir reçu aucune offre recevable de reprise.
Ça veut dire peut etre des publications sauvées???
RépondreSupprimeron va dire les plus rentables, 5 à tout casser
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