mardi 1 novembre 2011

Article : Rue89

PLAN SOCIAL01/11/2011 à 12h16

Dépassé par Internet, Hersant sacrifie ses petites annonces

Martin Untersinger
Journaliste et étudiant (et inversement)

L'hebdo Paru Vendu et l'imprimerie Hebdoprint, filiales d'Hersant, seront mis jeudi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon, menaçant 1 650 salariés.



Extrait de la une de Paru Vendu Bordeaux, le 31 octobre 2011
Trois repreneurs se sont manifestés : deux ont été écartés par l'administrateur et le troisième a finalement retiré sa proposition. La situation était critique : le journal Les Echos daté du 31 octobre explique que la Comareg perdait pas moins de 600 000 euros par semaine.
Le groupe a exclu tout sauvetage, refusant de « mettre en péril ses activités dans la presse quotidienne régionale [PQR] ». Ce sont donc près de 1 650 salariés de son pôle petites annonces qui sont menacés, ce qui en fait l'un des plus gros plans sociaux de cette année.
Il avait d'ailleurs procédé il y a un an à une première vague de licenciements, où 690 emplois avaient été supprimés.

Des difficultés anciennes

Paru Vendu, jusqu'à peu l'hebdomadaire le plus diffusé de France (plus de 19 millions d'exemplaires), était une des innombrables propriétés du groupe Hersant Média, un des principaux groupe de presse français, qui possède une vingtaine de titres de presse locale et régionale et plusieurs télévisions locales.
Depuis quelque temps, le groupe était en difficulté. De 926 millions d'euros en 2007, son chiffre d'affaires avait dégringolé pour atteindre 700 millions en 2009. Il était également criblé de dettes, à hauteur de 200 millions d'euros.
Le groupe avait également opéré de lourdes acquisitions : il a racheté à Lagardère plusieurs grands titres de la PQR du sud de la France (Nice Matin, La Provence, Corse Matin), le tout pour 160 millions d'euros.

Les petites annonces désertent le papier

Historiquement, les petites annonces sont une des activités de nombreux groupes de presse régionaux. Ce secteur traverse une mauvaise passe : outre Hersant avec Comareg, le groupe Sud Ouest s'est séparé l'année dernière de ses activités de petites annonces. SPIR, la filiale de Ouest-France, n'est pas non plus très fringante.
En cause : le virage raté vers Internet, où les petites annonces, à la faveur de l'apparition de sites comme eBay, PriceMinister ou Le Bon Coin se taillent la part du lion.
Un diagnostic que partage une représentante syndicale d'Hebdoprint, jointe par Rue89 :
« Le groupe a raté le virage du Web. Le chiffre d'affaires de l'activité papier a petit à petit a diminué. Là dessus, la crise n'a pas arrangé les choses. Et les licenciements de l'année dernière n'ont pas du tout été suffisants.
Nos patrons se sont réveillés très tard : il y a eu un problème de vision à long terme. »
Pour Erwann Gaucher, journaliste-consultant, le constat est le même :
« Concernant les petites annonces, l'attitude des journaux gratuits et de la PQR en général a trop longtemps été hautaine, regardant de haut les nouveaux acteurs web, expliquant régulièrement qu'ils connaissaient trop bien le marché des petites annonces pour se le faire voler par de nouveaux arrivants. »
Internet chamboule totalement le marché des petites annonces. Sa locomotive ? Le Bon Coin, qui a littéralement dévoré le marché en quelques années. Sa recette : gratuité et proximité. Ses états de service, rappelés par Capital, sont impressionnants :
« 36 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 2010, soit le double de 2009 et six fois plus qu'en 2008. Quand on sait que le site dégage une rentabilité de 50%, on comprend qu'il soit désormais valorisé à 400 millions d'euros. »

Les acteurs traditionnels ne les y ont pas suivi

Les sites de petites annonces sur le Web ont su chambouler le marché à leur avantage, comme l'explique Erwann Gaucher :
« Ils ont proposé des sites avec beaucoup plus d'annonces, une lisibilité accrue, un service simplifié et une base de gratuité. Autant d'atouts face auxquels la presse papier, avec ses coûts de fabrication énormes, ses effectifs très importants, ne peut pas rivaliser, faute d'avoir innové il y a cinq ou dix ans. »
Même le contexte de crise, habituellement porteur pour les petites annonces, ne parvient pas à inverser la tendance, selon Erwann Gaucher :
« La quotidiens régionaux sont potentiellement les prochains sur la liste. Les petites annonces sont une de leurs sources de revenus, et là non plus, il n'y a pas eu de réponse innovante ces dernières années permettant de voir l'avenir sereinement. »

6 commentaires:

  1. J'en ai assez de lire des analyses dignes de brèves de comptoir.Les petites annonces nous donnaient de la trésorerie avant parution,mais le plus gros du chiffre d'affaires a toujours été la Pub.Les annonceurs ont toujours besoin de communiquer en local.Regardons nos boites aux lettres,elles sont remplies de prospectus.Il fallait simplement donner un contenu informatif a notre journal pour accroitre l'intérêt de lecture,et developer le site web pour les petites annonces.Ce n'est pas internet qui nous a tue,mais le refus d'évoluer de nos dirigeants.

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  2. Enfin un commentaire digne de bon sens. Un
    Ex salarie Comareg partit au concurrent et qui vit tres bien. Bon courage a vous tous !!!

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  3. Pareil pour moi, et aujourd'hui,hui conforte plus que tout la décision que j'ai pris il ya plus de deux ans quand j'ai senti le vent venir !

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  4. Bonjour à tous, déposez les annonces que vous souhaitez voir apparaître sur www.parvendu.fr vous les verrez apparaitre aujourd'hui, n'oubliez pas de charger la photo relative à la liquidation. Il faut que tous le monde en dépose une ou deux, et dans toutes les rubriques, sauf la rubrique auto, vous ne pouvez rien saisir,.. On attend vos annonces en masse!!!! Merci pour votre participation .

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  5. Je lis tout ce qui s'écrit sur ce blog.
    J'y ai moi même laissé ma prose !

    Je n'arrive pas à comprendre COMMENT,vous n'avez pas pigé ce qui s'est réellement passé !

    Désolé, mais tout était bien " goupillé" par nos 3 principaux escrocs !
    Oui, SIMPLET,( bost),GRINCHEUX ( ory) et celui qui se voulait être PROF notre MOULIN qui tourne en fonction du vent !! Des nains quoi !!
    Partis avec quelques millions d€,et tous les historiques clients, et bien d'autres documents essentiels,ils ont monté leur titre...avec l'argent de comareg !!
    Avec tous les historiques, de chaque ville, facile de déstabiliser les clients de comareg, et de les piquer, d'autant que nos ténors de l'époque c'était pas des champions !!
    Pourtant, au bord de l'échec, ( voir Ory avec ses 3 publications,et beaucoup d'autres :demandez à C.POURRE par exemple !! )ils ont réussi l'exploit de trouver un couillon pour les racheter... faut dire que les bilans étaient bien " arrangés "...( Merde .. encore les frais de fab, bien bidouillés ).
    Moulin reprend la DG, bien sûr bost à la DC et ORY directeur régional. Quelques autres copains à droite et à gauche, et ça roule!
    L'avenir n'est pas si rose !
    Les banques du groupe HERSANT couvrent,les investissements qui sont impensés,( et insensés ), les bénéfices maquillés car les frais de fab sont totalement faussés par des baisses de tirage camouflées, tant pour nos clients que pour l'actionnaire.
    Moulin sait que cela ne pourra durer!
    Le délais est atteint pour toucher son pognon, une somme colossale,il se barre et laisse en place nos deux ripoux!
    ENFIN DG POUR BOST
    ENFIN DCF POUR ORY.
    Bost vise en fait à court terme le poste de président du directoire d'Hersant, et ORY le poste de DG , que BOST lui laissera bien sûr !

    BEN NON !!
    Trop tard...deux ou trois dossiers d'un coup apparaissent, et déstabilisent totalement nos deux voyous .
    La DGCCRF, parfaitement informée, va enquêter et déposer un super volumineux dossier chez le proc
    de LYON...tout est découvert et les 2 enfoirés virés rapidos .
    Après... Que dire ??
    On nous envoie des mecs qui connaissent rien, qui savent tout, et voilà le résultat !!
    DEPLORABLE !

    Ne vous faîte pas d'illusions, nos trois lascars avaient programmé leur enrichissement, sans aucun état d'âme !
    Tondre l'actionnaire le plus vite possible et tenir le coup sans que cela se remarque jusqu'à l'échéance de leur contrat " de maintenance".
    La boite ne peut être redressée, le personnel dans la merde totale...mais à nous le grisbi, allez vous faire mettre !
    Allez j'arrête là...je vais devenir méchant !!
    En attendant, soyez persuadés ...que ce n'est pas romancé !!
    REVOLTEZ VOUS ...MERDE !!

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  6. réponse à 20H06 C'est la stricte vérité et c'est bien la première fois que l'historique de notre déscente aux enfers est aussi bien expliquée !! il reste encore pas mal de COPAINS à Bost ( DR ) alors pas de surprise avec les 2 enffoirés : le Belge et Luis on a un tas de merde comme managers et la fin est inéluctable !!
    c'est à vomir ! piquez tout ce que vous pouvez avant de partir ( fournitures, mobilier, etc ) et qu'ils aillent tous se faire foutre !!

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