mardi 3 mai 2011

Article de l'Est Républicain

Le journal gratuit « ParuVendu » est au plus mal. Son propriétaire, la COMAREG, annonce 642 suppressions de postes en France
© L'Est Républicain, Vendredi le 29 Avril 2011 /Ouverture Région Lorraine 


Nancy. Ils doivent donner leur réponse le 15 mai. Trois semaines de réflexion seulement après avoir reçu un courrier de la Comareg leur proposant une affectation à Toulouse ou à Limoges. Ces commerciaux de l'agence nancéienne du journal gratuit « ParuVendu » n'ont pas d'autre choix. Un refus et c'est le licenciement pour faute réelle et sérieuse. Ils sont ainsi 642 en France sur près de 1.700 salariés concernés par le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) mis en oeuvre par la Comareg et son actionnaire majoritaire, le Groupe Hersant Media (GHM). Également touchés, les salariés du centre d'impression Hebdoprint.
« ParuVendu » a été placé en redressement judiciaire en novembre dernier. Conséquence de la chute vertigineuse du marché des petites annonces et de la publicité. En 2009, le chiffre d'affaires de « ParuVendu » s'est effondré : -- 62,8 MEUR. Le tribunal de commerce de Lyon a requis une période d'observation de six mois, le temps pour GHM et Comareg de définir un nouveau modèle économique. Celui-ci vise à redéployer son offre sur le web, vers les applications de téléphonie mobile, tout en conservant la version papier de « ParuVendu ». Mais sur les 223 publications nationales, 22 seront supprimées. Et bien sûr, tout cela passe par une restructuration nationale des agences et services commerciaux du titre.
En Lorraine, les agences de Thionville et Metz ferment, sont recentrées à Nancy. Les effectifs passeront de 19 à 11.
Dans la Meuse, l'agence de Verdun est supprimée ainsi que la diffusion du journal. Le bureau de Bar-le-Duc sera rattaché à Saint-Dizier en Haute-Marne, trois postes sont supprimés. En Alsace, les quatre agences et le journal disparaissent.
Un mois de négociation
Entre les affectations, les modifications de contrats, les reclassements proposés aux salariés, la CFDT estime qu'au final, compte tenu des refus des uns et des autres, « on arrivera facilement à plus de 1.000 suppressions de postes ».
Si la direction de Comareg dit avoir négocié ce PSE en concertation avec les syndicats et les représentants du personnel, la CFDT dénonce un délai de négociation trop court : « En un mois, c'est ingérable ».
Quant aux affectations à l'autre bout de la France, la direction dit « ne pas préjuger des refus d'aller travailler à Toulouse. Nous sommes dans l'obligation de proposer des postes, tout ça est guidé par la loi ». Et d'ajouter que « des mesures d'aide à la mobilité géographique » accompagnent le dispositif.
Gisèle MOUGEOT

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