lundi 9 janvier 2012

Article : Atlantico

Publié le 9 janvier 2012

SCOP : la nouvelle lubie alter-économique à la française ?

Une SCOP sans stratégie ni marché, ça coule aussi vite qu’une entreprise capitaliste standard (même si tout le monde se noie ensemble dans la bonne humeur et la solidarité).
Emballages de pellicule Kodak en noir et blanc à 100 ASA : peut-être qu'avec une SCOP, ça redécollerait, non ?


Emballages de pellicule Kodak en noir et blanc à 100 ASA : peut-être qu'avec une SCOP, ça redécollerait, non ?

Crédit Brendan McDermid / Reuters
La SCOP, c’est vraiment la trouvaille du siècle, le nouvel horizon de l’économie à visage humain, le moyen d’une reprise en main de leur destin par des salariés refusant la soumission au Grand Capital.
C’est que ça a l’air vraiment chouette, une boîte dont chacun est copropriétaire et dont le boss est un camarade démocratiquement sorti du rang. Pas l’un de ces managers cupides qui, l’œil rivé sur le cours de bourse et le niveau des dividendes versés à un fonds de pension californien, n’aime rien tant qu’expédier ses machines-outils vers Shanghai en loucedé dans la nuit du samedi au dimanche...
Le hic, c’est que lorsqu’on arrête de se demander à quoi sert une entreprise (fabriquer ou concevoir des trucs et des machins, les vendre, gagner de l’argent, payer des salariés…) pour se concentrer sur la joyeuse bande de copains fiers de ramer dans le même direction quoi qu’il arrive, on est peut être un chouïa à côté de la plaque.
Prenez La Tribune, par exemple, un quotidien en déficit chronique depuis des lustres. Il n’a plus de lecteurs, plus d’annonceurs, a fait cent fois la preuve de ce qu’un pays comme la France était incapable d’offrir trois repas chauds par jour à deux rédactions éco distinctes et doit maintenant composer avec la transformation de l’info financière en « commodité » sur la Toile.
Qu’à cela ne tienne : s’il se transforme en SCOP, il met trois longueurs dans la vue duWall Street Journal !
Et Hebdoprint, une imprimerie spécialisée dans la fabrication de canards d’annonces classées ignorant que la PA, c’est désormais sur le « Bon coin » que ça se passe et queplus un seul pigeon ne paye pour céder sa Clio ou son canapé clic-clac ? No problemo :reconvertie en SCOP, elle verra forcément les vendeurs de bric-à-brac affluer Carte Bleue en main parce qu’elle le vaut bien. Ben voyons.
Ah, il y a aussi Fralib, une usine à faire du thé industriel qui, si elle rend le pouvoir aux ouvriers, devient le premier fournisseur de Mariage Frères et de la reine d’Angleterre en moins de temps qu’il n’en faut pour s'infuser une camomille ! Ou SeaFrance, qu’il suffirait de SCOPer pour qu’elle n’ait plus besoin d’écoper, même si plus personne ne veut monter sur ses bateaux.
C’est sympa, la SCOP, ça fait effectivement plus envie qu’une société à PDG autocratique, DRH et DAF sortis de HEC. C’est sympa mais si ça n’a rien à vendre ou, du moins, rien que personne n’ait vraiment envie d’acheter, ça coule. Je veux bien que la France ne soit pas soumise à la même pesanteur que le reste de la planète mais il y a sans doute des limites au pouvoir de la pensée magique.
Tiens au fait, Kodak, on ne pourrait pas en faire une SCOP pour relancer la demande de pelloche photo ?

Note apparemment nécessaire : il ne s'agit pas de dénigrer les SCOP en tant que telles, puisqu'il en existe de très efficaces, mais bien l'idée qu'une entreprise qui coule sera sauvée si elle échappe au "capitalisme" traditionnel en changeant de statut. Il me semble que les exemples évoqués plus haut sont assez parlants.

17 commentaires:

  1. Hé oui, des commentaires bien attristants mais tragiquement réels...!
    Qui seront les nouveaux clients d'hebdoprint ?
    Des journaux d'annonces fatigués qui ne sont plus que des prospectus généralistes, à l'heure ou les stop pub affluent sur nos boites, sans support web associé, avec des clients qui dénigrent de plus en plus le produit, et baissent d'années en années la part de valeur ajoutée qui s'y rattache ?
    A l'heure ou les imprimeries Espagnoles notamment, facturent 30 % moins cher les mêmes prestations ? Regardez ou impriment aujourd'hui les journaux "souples et non gengrainés" par des syndicats qui veulent sauvegarder le technique ou la PAO même en sachant que cela flingue toute compétitivité... pas en France. Et avec les mêmes services et la même qualité...
    Alors que faire quand on s'appelle hebdoprint ?
    Je crois qu'il vaut mieux prendre ses indemnités de licenciement et passer à autre chose plutôt que de capitaliser sur une gestion collective à la SCOPE qui faute de produits compétitifs et de stratégie clairement définie, ira droit dans le mur. On ne peut certes pas reprocher à des salariés de vouloir garder leur travail, mais restons lucides.

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  2. no comment.....
    enfin si!, c'est pas faux, et cette lucidité, elle manque à certain depuis trois mois...
    Lorsque l'on voit les magouilles à Seafrance, pour la création de leurs scop!

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  3. clair qu'il vaut mieux prendre son fric et passer à autre chose !

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  4. Hé ouais, la SCOPE, c'est l'avenir, y a des tas de produits à vendre en SCOPE... parmi lesquels, au rang des plus performants :
    - le disque vinyl, qui a un avenir tout tracé chez les lanceurs de freesbee.
    - Le polaroïd, la aussi beaucoup d'avenir.
    - Un stock de cassettes VHS presque neuf (à utiliser pour la lapidation dans les contrées barbares...)
    - des BeeBop (les parisiens comprendront), vendu avec le relai france télécom de 3 tonnes à transporter avec soi.
    - Le concorde, à vendre en couplage avec une raffinerie.
    - Les prothèses P.I.P, garanties jusqu'à la porte du magasin.
    - Le PSG et ses stars, magnifique vainqueur d'une équipe d'artisans bouchers et autres garagistes bretons ce week end.
    - Olivier Besancenot, qui solde les soldes avec ses 2 % d'intentions de vote.
    - Les ferries de SEAFRANCE, avec une offre exceptionnelle : pour 1 ferry acheté, un syndicaliste de la CFDT offert.

    Alors pourquoi pas les journaux de ParuVendu sans leur site ou des prestations plus chères qu'ailleurs ?
    Tout est possible en SCOPE !!!

    Bonne chance les gars. Sinon, mettez vos indemnités dans des tickets à gratter, ca marchera pas plus mais au moins vous connaitrez l'ivresse du jeu...

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  5. Excellent, bravo ! c'est à peine exagéré en plus !
    La SCOP, c'est la nouvelle mode on dirait ou encore : comment investir ses indemnités dans un placement dont on est presque sur qu'il va pas marcher et qu'en plus on va devoir bosser dans la boite puisqu'on aura investi ses dernier sous et qu'on fera un max pour que ça marche en trimant comme un con....

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  6. Il y a des SCOP qui fonctionnent très bien ! Arrêtez de généraliser !
    Mais c'est sûr, avant de se lancer, il faut faire avoir la bonne idée d'un marché porteur, faire une étude de marché, un bilan prévisionnel et être entouré de bosseurs et de personnes responsables...

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  7. La SCOP, ça donne de bons résulats dans les petites et moyennes entreprises, pas dans les grosses boites.

    Bon bref... quelqu'un peut me dire pourquoi les 800 salariés de la Seafrance deviennent une affaire d'état et pourquoi personne n'en a rien à foutre des 1600 salariés de PV/Hebdoprint ?

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  8. Nous avons eu droit hier de la part de sarko du même dialogue envers les salariés de seafrance que celui qu'il a donné pour nous il y a deux mois.
    "reclassement de tous"
    "dossier important"
    "attention particulière"
    "je m'en occupe personnellement"
    , je sais pas vous, mais moi, j'y crois à fond..comme un mouton...
    Il y en a au moins qui vont pas manquer de boulot en 2012...

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  9. bonjour quelqu'un a l'adresse mail de l'Elysée? marre de pas etre inscrit a pole emploi et de ne pas etre indemmisé, marre de pas pouvoir débloqué mes maigres prime de participation, marre d'etre a découvert, marre de faire un repas par jour avec ma femme et mes 2 enfants, marre de pas pouvoir prendre ma voiture pour aller cherché du boulot pour cause de carburant, bref marre de la vie......20ans de bons et loyaux services pour etre traité comme ca. Ex PAO

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    1. j'éspère que tout est arrangé pour ma part je sis dans le même cas tous mes collègues sont convoqué au pôle emploi et moi j'attends donc pas de sous, je fais attention à tout mais à un moment je sis dos au mure. j'ai appelé, écrit à combrichon et toute la bande mais les réponses sont toujours les mêmes "c'est en cours" ou "c'est pas moi c'es l'autre" RAS DE BOL ET AU BORD DE LA DEPRESSION j'ai écrit à l'élysée par mail 5 jours après il on répondu et il me dise qu'il transmette ma demande à la préfecture cela fait 4 jours et là pour l'instant pas de réponse. Mardi je suis convoqué par la cellule de reclassemant 40km aller/retour de chez moi. Je vais leur dire que je ne peux pas car tout est compté au centime près et de plus on ne me connait pas au pole emploi impossible de postuler si on n'a pas de n° adhérent. La vie est bien triste, combien de gens en plus dans la misère avec ce plan de licenciement au rabais, ce suivi qui ne tient pas la route. Il ont prolongé la cellule d'écoute pschologique la belle affaire ils n'ont pas compris que c'est à cause d'eux qu'on est mal ils s'en foutent.....
      une ex salariée comareg décue
      bon courage

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  10. www.casse-toi-pauvre-con.fr essaye ca

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  11. Notre gouvernement est décidement très forts.
    Deux maximes les animent :
    1/ dis moi de quoi tu as besoin, je te dirais comment t'en passer...
    2/ l'avenir appartient à ceux dont les ouvriers se lèvent tôt...
    Trop fort ! en cette période de campagne électorale, l'hypocrisie devient presque insupportable. La moindre usine en péril, le moindre emploi menacé, le moindre spectre de polemploi, et voila... le lithanie des visites de présidentiables...et vas y Hollande, et vas y Sarko, et vas y tout le monde... c'est à qui veut se présenter comme le défenseur de l'ouvrier et de l'orphelin...
    Hé oui, les ouvriers donnent 40 % de leurs intentions de vote au FN, alors faut aller au charbon les petits cocos !
    Mais dérrière, qu'espérer ? en clair, rien !!! une fois l'heureux candidat élu, il oubliera bien vite ses promesses... l'enfer n'est-il pas pavé de bonnes intentions, dit-on ?
    En tout cas, on aura vite mis aux oubliettes les SeaFrance et autres boutiques en décrépitude. Je ne parle même pas de Comareg. Sites trop éclatés, médias trop cloisonnés, filiales trop peu solidaires, toute l'alchimie pour se faire vite oublier. Même avec 1650 mecs au tapis.
    Peut-être qu'avec un seul site, ça aurait fait plus de bruit. Et dans un autre domaine que la presse bien maitrisé par le Suisse.

    Alors prenez vos indemnités et allez voir l'herbe du pré d'a côté. En espérant vite trouver un pré à côté. Il y a un à côté, il faut s'accrocher et tenir en attendant. Avec toutes les incidences sur vos familles, votre compte bancaire, votre vie dans son ensemble. Etre demandeur d'emploi, ce n'est ni une honte ni une tare. Ce n'est pas être devenu mauvais. C'est juste une période difficile à surmonter. On y arrive toujours, il faut juste prendre son mal en patience et surtout, surtout, ne rien lâcher. 24h / 24h. Toujours en veille, toujours à l'écoute du marché, et vous finirez par sortir du tunnel, que vous soyez commerciaux, imprimeurs, PAO, ou autre.

    Bonne chance à tous

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  12. A 11:53 : tiens le coup ! Il faut se dire que c'est un mauvais passage et qu'il y aura des jours meilleurs. Moi aussi, j'ai pensé à en finir en septembre dernier et je me suis finalement accrochée !
    Je comprends ta peine !
    Ex-PAO

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  13. 14:11 a entièrement raison. Il faut être 24 heures sur 24 en veille active, aller toutes les heures sur le site de Pôle emploi (où certaines annonces ne restent même pas en ligne 60 minutes). Il faut s'accrocher...
    Ne perdez jamais espoir ni courage !

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  14. Metropole Lilloise


    Lomme : les ex-d'Hebdoprint à Lomme déposent leur dossier de SCOP.

    mardi 10.01.2012, 20:14 - La Voix du Nord
    | Métropole lilloise |

    http://www.lavoixdunord.fr/actualite/L_info_en_continu/Metropole_Lilloise/2012/01/10/article_lomme-les-ex-d-hebdoprint-agrave-lomme-d.shtml


    Dossier bouclé après deux mois consacrés à la mise en place des contours d'une future activité commerciale sur le marché des petites annonces gratuites, les ex-salariés de la Comareg et de son imprimerie Hebdoprint à Lomme déposeront, à Paris, ce mercredi, leur projet de reprise de leur entreprise dans le cadre d'une société coopérative ouvrière de production.

    Si le projet est accepté par le mandataire judiciaire, ce dernier le déposera au tribunal de commerce. Le nouvel "Inter 59" qui combinera le papier, Internet et le téléphone pourrait voir le jour d'ici peu. Entre trente et soixante-dix personnes sont concernées par cette SCOP dans un premier temps.

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  15. 11h53 : tu n' as pas touché d ' argent le 5 et le 19 décembre ???? parce que moi j' ai touché un salaire normal ( celui du 19 je l' ai gardé pour janvier ) .Si non ce n' est pas normal !

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