Paris-Normandie sur la voie d'un redressement judiciaire
Navire-amiral de la Société normande de presse d'édition et d'impression (SNPEI), Paris-Normandie va entrainer dans cette procédure les titres de la pointe de Caux (Havre Libre, Le Havre Presse et Le Progrès de Fécamp) qui appartiennent aussi à la filiale normande du Groupe Hersant Media (GHM).
En comptant les effectifs de la régie publicitaire SNP, également concernée par le dépôt de bilan, cet ensemble qui rayonne sur la Haute-Normandie emploie quelque 365 salariés.
Selon la direction, ces titres souffrent "du recul de leurs ventes au numéro et de la baisse de leurs revenus publicitaires liés à la brutalité de la crise économique et à l'abandon progressif du papier pour le numérique".
La direction reconnaît que l'entreprise demeure "déficitaire" malgré "des mesures successives d'adaptation" prises ces dernières années, notamment le passage au format tabloïd et le reconditionnement des rotatives.
"GHM n'est par ailleurs plus en mesure de lui apporter les soutiens nécessaires à la relance de ses activités", précise un communiqué.
La direction espère que la procédure de redressement judiciaire lui permettra de présenter "un plan de continuation" pour pérenniser ces journaux.
"J'ai la conviction que les titres du pôle ont un avenir et qu'il est possible de les redresser, à condition que soient mises en oeuvre aussi rapidement que possible les mesures de réduction des coûts qui s'imposent", a déclaré Michel Lepinay, président de la SNPEI.
La direction a informé lundi matin les élus du comité d'entreprise convoqués en séance extraordinaire, qui ont regretté la procédure choisie. "Un tribunal de commerce n'est pas le lieu où l'on doit traiter des affaires d'un quotidien régional", a déclaré Steve Beneteau, secrétaire général du syndicat du livre CGT de la SNPEI.
Ce syndicaliste assure que c'est une manière pour l'actionnaire "d'échapper à ses obligations sociales et de les reporter sur l'administrateur judiciaire qui sera nommé".
Les syndicats sont persuadés que le dépôt de bilan a pour objectif de permettre au pôle normand d'être associé au projet de rapprochement entre GHM et le groupe belge Rossel après en avoir été exclu au début des discussions pour cause de situation économique dégradée.
"C'est un dépôt de bilan totalement organisé et prévu dès l'annonce du mariage entre GHM et Rossel le 14 octobre dernier", a même assuré Benoît Marin-Curtoud, délégué du SNJ, alors que les discussions sont toujours en cours entre Rossel et GHM, lourdement endetté.
Selon l'OJD, la diffusion totale de ces titres a atteint 76.000 exemplaires en 2011, soit une baisse de 26% depuis cinq ans. Et, selon les syndicats, la SNPEI a accusé un déficit d'exploitation de deux millions d'euros en 2011 pour un chiffre d'affaires de 40 millions.
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