Paris Normandie a six semaines pour élaborer un plan de continuation
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Par Claire Garnier à Rouen
Le Tribunal de commerce du Havre a prononcé ce mercredi 29 février le redressement judiciaire du pôle normand du groupe Hersant Media (GHM) qui avait déposé au début de l'audience, conformément à la procédure, une "déclaration de cessation de paiement".Le redressement judiciaire concerne les quotidiens Paris Normandie, Havre Libre, Havre Presse, Progrès de Fécamp et l'hebdomadaire Liberté dimanche ainsi que la régie publicitaire travaillant pour les différents titres. Le redressement judiciaire a été assorti d'une période d'observation de six semaines.
La direction en collaboration avec les administrateurs judiciaires, va élaborer un « plan de continuation » de l'activité. Ce plan qui comportera un « volet économique, financier et social », sera présenté le 11 avril lors d'une prochaine audience du Tribunal de Commerce.
Les différents titres du pôle normand du groupe Hersant Media sont confrontés à une baisse des ventes au numéro (- 2,4 % par an depuis 2007) et à une baisse de ses revenus publicitaires (- 7,3 % depuis 2007). Ces différents titres, implantés à Rouen, au Havre et à Fécamp - Seine-Maritime - affichent un tirage de 75.000 exemplaires (OJD) dont 52.000 pour le quotidien régional Paris-Normandie, le vaisseau-amiral du groupe qui tirait encore à 135.000 exemplaires en 1980. Ce pôle normand a enregistré en 2011 un déficit d'exploitation de 2,5 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 39,5 millions d'euros avec un effectif de 365 salariés.
Hersant en difficulté
La demande de placement en redressement judiciaire intervient alors que le Groupe Hersant Media (GHM), la maison-mère, n'est plus en mesure de soutenir son pôle normand comme il le fait depuis 10 ans. Selon la direction de GHM, ce soutien s'est élevé à 25 millions d'euros de soutien financier depuis dix ans (abandon de créances et trésorerie). Le groupe GHM qui réalisait un chiffre d'affaires de 900 millions d'euros en 2007 affiche un CA de 543 millions d'euros en 2011 avec un endettement de 215 millions d'euros.
Les trois syndicats présents au Comité d'entreprise (SNJ, Silpac CGT et CGC) ont fait connaître leur désaccord avec le contenu de la « note explicative » lue par la direction lundi 27 février en Comité d'entreprise extraordinaire.
Les trois syndicats présents au Comité d'entreprise (SNJ, Silpac CGT et CGC) ont fait connaître leur désaccord avec le contenu de la « note explicative » lue par la direction lundi 27 février en Comité d'entreprise extraordinaire.
Benoit Marin-Curtout, du SNJ et Steve Beneteau, de la Silpac Cgt (Livre Cgt) estiment que le « pôle normand » paie aujourd'hui des choix stratégiques du Groupe Hersant Media. Des choix consistant, selon eux, à ne pas investir dans son « pôle normand » mais à faire des investissements coûteux dans la presse du sud-est (160 millions d'euros pour l'acquisition de la Provence, Nice Matin et Var Matin) et le secteur des petites annonces (Comareg), etc.
La direction du pôle normand demandera ce mercredi au Tribunal la possibilité de mettre en place un "co-mandat" d'administrateurs judiciaires au sein du groupe : l'administrateur judiciaire qui sera désigné par le Tribunal de commerce du Havre pour le pôle normand pourrait ainsi travailler en partenariat avec le « mandataire ad hoc » du Groupe Hersant Media (GHM) ; ce dernier a déjà été nommé dans le cadre du processus de renégociation de la dette engagé par GHM.
La direction du pôle normand demandera ce mercredi au Tribunal la possibilité de mettre en place un "co-mandat" d'administrateurs judiciaires au sein du groupe : l'administrateur judiciaire qui sera désigné par le Tribunal de commerce du Havre pour le pôle normand pourrait ainsi travailler en partenariat avec le « mandataire ad hoc » du Groupe Hersant Media (GHM) ; ce dernier a déjà été nommé dans le cadre du processus de renégociation de la dette engagé par GHM.
29/02/2012, 17:17